Adjarra
A quelques km au nord de Porto-Novo, la capitale historique du Dahomey

Entre Porto-Novo et Avrankou il faut passer par Adjarra. C'est un gros bourg qui a deux spécialités. Son marché et ses couvents de féticheurs.

Le marché est le plus grand marché d'Afrique dit-on. On y trouve de tout. Des fruits, des légumes, de la viande fraîche ou boucanée, du poisson. C'est un marché africain absolument authentique. Mais il est surtout remarquable par la possibilité de s'y fournir en gris-gris de toutes sortes, en fétiches, en poisons divers dont l'usage est fréquent pour se débarrasser d’inopportuns. On peut y acheter de la chauve-souris séchée, des crânes de singes, des cornes de boucs, des amulettes, des lances, des flèches empoisonnées.

On peut y croiser des lépreux enchaînés par des anneaux soudés munis de clochettes pour avertir de leur arrivée. Les gens s'écartent et les approvisionnent gratuitement plus par crainte que par solidarité.

Adjarra est également la ville des couvents de féticheurs. La religion Vaudou exige des périodes initiatiques qui se passent dans des couvents très fermés. A ma connaissance aucun européen n'en a jamais franchi les portes. Moi pas plus qu'un autre. Hommes et femmes en sortent en procession le crâne rasé, peinturluré à la chaux, coiffé de palmes.

On peut se rendre à Adjarra ou en revenir en taxi-vélo. Bicyclettes de marque chinoise et de style hollandais. Il n'est pas rare de voir le "taximan" assit sur le cadre, pédaler, le client assis sur la selle, Madame assise sur le porte bagage ayant sur la tête un sac de farine de manioc et l'enfant dans le dos. Quand la déclivité est trop forte le "taximan" pousse le vélo duquel les passagers qui ont payé ne veulent pas descendre. J'utilise, un jour pour me dépanner, ce mode de transport.

 Écologique avant la mode.

Un exemple de ce que l'on peut trouver à Adjarra.

Écrit à Castelnau de Guers le Dimanche  ..  Avril 2020