Le conteur Jaeger Il conte et raconte sans compter une vie par lui bien remplie
34120 CASTELNAU DE GUERS FRANCE

La Mathis de 1925 - Acquisition de l'automobile

24 Mars 2021   1er tiers

  • (A lire avec l'accent de Provence.)

    Pascal :-« Et tu as acheté l'automobile ? Et bé j'espère qu'elle marche cette automobile ».

    Felipe :-« Et bien sûr qu'elle marche j'ai été la faire réviser ».

    Pascal :-« J'espère bien parce qu'il ne faudrait pas que Patricia aille .....»

    Ainsi parlait à peu près le puisatier Pascal Amoretti à Felipe Rambert son aide, au sujet de l'automobile qui allait emmener Patricia vers la ville où elle deviendra une «fille perdue»

    Nous aussi nous aurons une automobile. Et pas n'importe quelle automobile, Une  MATHIS de 1925.

    Nous nous cotisons à quatre pour l'acheter. C'est une très belle dame cette automobile mais pas très jeune. Le seul chauffeur possible est Alain Falgayrac. Lui seul à passé le permis.
    A l'arrière il y a des sièges en vis à vis. Quelle classe ! Le tableau de bord est en noyer. Les portières avant s'ouvrent vers l’arrière. Pour monter il y a des marches-pieds. Les poignées brillent de tous leurs feux. Les sièges sentent le cuir. Le capot moteur s'ouvre comme les ailes d'un oiseau. Les passagers sont protégés des intempéries ou du soleil par un toit fixe.

    Je ne suis pas là pour son voyage inaugural vers Montargis mais je suis bien là pour notre premier Montargis – Fontainebleau – Paris.
    Lors de ce premier voyage nous tombons en panne juste avant Fontainebleau.  La voiture chauffe anormalement alors que nous roulons à une vitesse très raisonnable de 60 km/h. Nous nous arrêtons sur le bas coté de la nationale 7.

    « Et bien sûr qu'elle marche j'ai été la faire réviser ».
    « J'espère bien parce qu'il ne faudrait pas que Patricia.... »

    Nous sommes en vue de l'obélisque. Notre ignorance de la mécanique automobile n'a d'égale que notre jeunesse. Nous devions avoir l'air bien emprunté et bien embêté pour qu'un motard de la gendarmerie nationale s'arrête et s'inquiète de notre sort.  «La voiture chauffe Monsieur le gendarme.»
    Et voilà notre admirable Pandore qui  s'allonge sous le moteur et au bout d'un court instant s'exclame. «Vous avez perdu le bouchon de vidange du radiateur.»
    Nous  redémarrons vers  l'obélisque qui n'est pas loin et nous  nous garons sur le bord du rond-point. Pendant ce temps notre ange-gardien s'enquiert chez le premier riverain d'un bouchon en liège qu'il ajuste afin de remplacer très provisoirement le bouchon  perdu. Nous faisons le plein d'eau et il nous escorte chez le  garagiste le plus proche.

    Cette histoire est authentique. Je n'imagine même pas ce que serait la réaction du gendarme d'aujourd'hui.

    Nous ferons plusieurs Montargis – Paris et Paris – Montargis avant qu'en toute fin d'année la voiture ne tombe en panne quelque part du coté du boulevard  Clichy. Nous cherchons un  dépanneur.

    Il n'a jamais trouvé la voiture.

    Écrit à Castelnau de Guers le 3 Avril 2020

    Robert Arnold JAEGER-GARTZ

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